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Marie de Nazareth

La Femme promise à
être une Aide pour l’Homme

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La Femme promise à
être une Aide pour l’Homme

L’immense douleur de la Fille de Sion en union aux souffrances du Rédempteur (Gn 2,18)

« Qui pourra te consoler, vierge, fille de Sion ? Il est grand comme la mer, ton brisement » (Lamentations 2,13)

Dans le livre de la Genèse, la femme est présentée comme « une aide » (Gn 2,18) pour l’homme, qui ne doit pas rester seul. Dieu plonge alors l’homme dans « un sommeil mystérieux » (Gn 2,21), il tire la femme « de son côté » (Gn 2,22) et il la présente à l’homme qui s’exclame : « elle est l’os de mes os, la chair de ma chair » (Gn 2,23) – (cf. 1’50 sur vidéo « L’homme et la femme ne sont pas égaux ».

Voilà « pourquoi l’homme quitte son père et sa mère et s’attache à sa femme, et ils deviennent une chair UNE (ehad) » (Gn 2,24), unis à l’image du Dieu trinitaire, Père Fils et Esprit qui est lui-même UN (ehad) – (cf. jour 1/30 point n°3 en commentaire de Dt 6,4 & LRC 2 page 47) L’homme et la femme ont été aussi unis dans la chute (Gn 3,6) en « détachant la mort du bois et en la transmettant à sa postérité » (DEHS 2 page 5), un homme et une femme unis sont aussi promis dans la première annonce de la rédemption après cette chute, lorsque Dieu s’adresse au serpent tentateur : « je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre sa descendance et la tienne. Elle t’écrasera la tête, et toi tu la meurtriras au talon » (Gn 3,16) – cf. (DISSA page 30),

Dans la tradition juive,

La femme était d’une certaine façon « frappée d’anathème sous l’ancienne loi, pour avoir introduit le péché dans le monde » (LRC 1 page 42 et 85-86 et DHES 1 page 59), mais la Mère du Messie « Celle qui doit enfanter » (Mi 5,4) ne pouvait pas abandonner son Fils qui allait devenir le Rédempteur (Is 59,20) en devenant le Serviteur souffrant (Is 53,11) : « une femme peut-elle oublier son enfant ? Être sans pitié pour le fruit de ses entrailles ? » (Is 49,15).

La douleur de la « vierge, fille de Sion » (Lm 2,13), que l’on croise « sur le chemin » (Lm 1,12) est à l’image des souffrances indicibles qui écrasent le Messie (Is 53,10), ainsi que l’Écriture l’évoque : « Qui pourra te consoler, vierge, fille de Sion ? Il est grand comme la mer, ton brisement » (Lm 2,13) « Regardez et voyez s'il est une douleur semblable à ma douleur » (Lm 1,12) La Mère du Messie est vue dans toute la tradition juive comme une figure très importante, pleine de compassion pour son fils qu’elle soutient et accompagne dans sa mission de Rédempteur.

Dans l'accomplissement chrétien,

il est annoncé à la Vierge Marie, dès la présentation de Jésus au Temple (Lc 2,22), que son enfant sera « signe de contradiction » (Lc 2,34) et qu’un glaive « lui transpercera le cœur » (Lc 2,35). Cette prophétie s’est bien évidemment accomplie à la Croix, car il n’y a pas que le Sacré-Cœur du Christ qui fut transpercé alors par la lance du soldat romain (Jn 19,34) : le Cœur immaculé de la Mère de Dieu était tellement uni à celui de son Fils, qu’il fut lui aussi également transpercé par cette épée. Alors, « du côté du Christ » (Jn 19,34), plongé dans le « sommeil mystérieux » de la mort (Jn 19,33) « sorti aussitôt du sang et de l’eau » (Jn 19,34).

Saint Jean insiste fortement sur ce qui n’est pas un détail : « Celui qui a vu rend témoignage - son témoignage est véritable, et celui-là sait qu'il dit vrai - pour que vous aussi vous croyiez » (Jn 19,35). Car de même qu’Ève a été tirée du côté d’Adam endormi (Gn 2,22), l’Église, épouse du Christ, a été tirée du côté droit de Jésus plongé dans le sommeil de la mort et comme le commentent les Pères de l’Église, l’eau et le sang qui en sortent représentent les eaux du salut (Baptême) et le sang de la vie (Eucharistie), c’est-à-dire les sacrements de l’Église qui apportent la rédemption aux hommes.

Le Christ, véritable Temple de Dieu, accomplit aussi ainsi cette prophétie du prophète Ézéchiel :

« Voici que de l'eau sortait de dessous le seuil du Temple, vers l'orient, car le Temple était tourné vers l'orient. L'eau descendait de dessous le côté droit du Temple, au sud de l'autel (…) voici que l'eau coulait du côté droit. (…) Il me dit : " Cette eau s'en va vers le district oriental, elle descend dans la Araba et se dirige vers la mer; elle se déverse dans la mer en sorte que ses eaux deviennent saines. Partout où passera le torrent, tout être vivant qui y fourmille vivra. Le poisson sera très abondant, car là où cette eau pénètre, elle assainit, et la vie se développe partout où va le torrent. (…) Au bord du torrent, sur chacune de ses rives, croîtront toutes sortes d'arbres fruitiers dont le feuillage ne se flétrira pas et dont les fruits ne cesseront pas : ils produiront chaque mois des fruits nouveaux, car cette eau vient du Sanctuaire. Les fruits seront une nourriture et les feuilles un remède » (Ez 47,1-12).

Enfin, de même que la compassion de Marie fut « une aide » pour la passion de Jésus, la compassion de Jésus (He 4,15) est de même aussi pour nous aujourd’hui une aide pour notre faiblesse, alors que nous tâchons de « compléter en notre chair ce qui manque aux épreuves du Christ, pour son Corps qui est l’Église » (Col 1,24)

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