« Et toi, Bethléem Ephrata, tu n'es pas le moindre des clans de Juda, car c'est de toi que me naîtra Celui qui doit régner sur Israël » (Michée 5,1)
L’attente d’Israël était celle d’un Roi-Messie qui changerait la face du monde. La révélation en Israël a révolutionné la religion en introduisant dans le monde une vision de Dieu nouvelle, inexplicable par comparaison avec les croyances de son époque : un Dieu unique, créateur, qui démythifie la nature, les forces et les éléments du monde en changeant profondément le rapport au temps et à l’Univers ; un Dieu qui donne son nom ineffable et imprononçable : le Tétragramme révélé à Moïse : « YHWH » ; mais il est aussi très remarquable de voir que dès l’origine, ce petit peuple si faible, si méprisé et si persécuté, est persuadé qu’il va avoir une influence décisive sur le cours de l’histoire du monde. Israël a reçu par les Prophètes la conviction qu’il serait l’objet d’un destin unique pour l’univers entier, par la venue d’un être extraordinaire qui serait le Sauveur du monde et qui porterait la connaissance du Dieu d’Israël jusqu’aux extrémités de la terre.
le Roi-Messie est vraiment décrit comme un être absolument extraordinaire, à la fois terrestre et céleste, et comme le démontre Paul Drach : « La tradition de l’ancienne Synagogue a constamment enseigné que le Rédempteur devait être un personnage divin » (cf. LRC 2 à partir de la page 101 et toute la section 1 de la partie II de DHES 2 à partir de la page 385 : « Divinité du Messie »)
1. Tous les prophètes attestent que le nom divin YHWH est le nom du Messie lui-même C’est particulièrement net chez Isaïe qui désigne avec toute la tradition juive le Messie, comme « Serviteur » de Dieu ( Isaïe 42,1 ; 49,6 ; 57,13), comme Goël Israël « Rédempteur » qui justifie Israël (Isaïe 53,5 ; 53,11 ; 59,20), comme « Saint d’Israël » et comme « Sauveur d’Israël » après avoir répété de nombreuses fois que YHWH seul doit porter ces titres ( Is 33,22 ; 43,3 ; 43,11 ; 43,14 ; 44,6 ; 44,24 ; 47,4 ; 45,21 ; 48,17 ; 49,7 ; 49,26 ; 54,5 ; 54,8 ; 60,16 ; 63,16). Le Seigneur dit de lui-même : « Moi, moi, je suis YHWH, et en dehors de moi il n'y a pas de sauveur » (Is 43,3) et il dit de son Messie :
« C’est trop peu que tu sois pour moi un serviteur, pour relever les tribus de Jacob et ramener les survivants d’Israël. Je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut atteigne jusqu’aux extrémités de la terre ». cf. LRC 1 à partir de la page 101 et toute la section 1 de la partie II de DHES 2 à partir de la page 385 : « Divinité du Messie »).
« Le Christ s’appelle YHWH et ce nom adorable lui convient à tous égards » ( DHES 2 page 397)
2. La tradition orale et la prophétie écrite enseignaient que le Rédempteur serait « une créature nouvelle», venant « d’ailleurs » et que sa naissance sortirait « des règles ordinaires de la nature » Il viendra « comme la rosée qui vient de YHWH » (Mi 5,6), c’est-à-dire selon Rabbi Yarhhi « sans la coopération d’un homme » ( DHES 1 page 195). Ou encore, selon le midrash de Rabbi Mosché Haddarschan : « Voici que YHWH créera une chose nouvelle sur la terre : une femme enveloppera un homme (Jr 31,22) ». Rabbi Hunna complète : « Ceci désigne le Roi-Messie, au sujet duquel il est écrit : Je t’ai engendré aujourd’hui (Ps 2,7) » (cf. bien d’autres exemples en DHES 2 à partir de la page 39). Personne donc ne saura d’où il vient exactement, ni quelle est son origine censée remonter « aux jours anciens » (Mi 5,2), c’est-à-dire à l’éternité selon Rabbi Yarhhi : « ses origines sont dès le premier temps, comme il est écrit : avant la naissance du soleil » ( LRC 2 page 187). L’Évangile atteste aussi l'existence de cette tradition et son interprétation dans le peuple d'Israël au temps du Christ : « Quand le Messie viendra, personne ne saura d’où il vient » (Jn 7,27).