(Talmud, traité Sanhédrin - fol. 99 recto; Sabbat, fool. 63 recto; Berahhot, fol. 54 verso.)
L’attente du Messie par Israël est un fait unique au monde, jamais vu nulle part ailleurs dans l’Histoire, et la première mission de ce Messie attendu en Israël était, « comme Moïse » (Dt 18,15), de poursuivre et d’achever la révélation de Dieu au monde, pour que nous puissions tous le connaître, l’aimer et vivre pleinement de Lui. C’est ainsi que le Christ Jésus dévoilera définitivement le mystère de la Trinité en se révélant comme le Fils éternel incarné, mais ce mystère était en réalité déjà préfiguré et annoncé depuis l’origine dans l’Écriture.
il a été entrevu bien avant le Christ, comme Paul Drach le démontre de bien des façons dans ses ouvrages (par exemple :
LRC 2 pages 25 et suivantes)
Nous aurons l’occasion de revenir souvent sur cette réalité de multiples manières en
regardant ces 30 prophéties, mais nous pouvons déjà commencer par constater 3 choses qui vont en
ce sens :
Certes, la Bible hébraïque enseigne l’unité de Dieu mais parallèlement à cette emphase sur l’unité, un certain nombre d’indices suggèrent que Dieu est en même temps « Un » et « plus qu’Un ». L’un de ces indices est le nombre de fois où des formes plurielles de nom et de mots sont employées en parlant de Dieu. Le mot hébreu Élohim, très souvent utilisé dans la Bible pour désigner Dieu, est lui-même de forme plurielle. Beaucoup d’autres exemples sont proposés dans LRC 1 page 14 et page 20 et suivantes.
« Dans le principe, Dieu créa le ciel et la terre (…)
L’Esprit de Dieu planait sur les eaux (…)
Alors Dieu dit : … » (Genèse 1,1-2)
Au total, ce sont donc bien le Père, le Fils et l’Esprit Saint qui sont évoqués dès le début de l’œuvre de la Création. Dans le Zohar, écrit à la fin du premier siècle par Siméon Ben Jochaï et son fils Eliezer, on lit : « Comment les trois peuvent-ils être UN ? Sont-ils vraiment UN, parce que nous les appelons UN ? Ce mystère ne peut être compris que par la révélation du Saint-Esprit » (Zohar, III : Exodus 43b) Les anciens maîtres juifs, le rabbin Hakkalir entre autres, employaient l'expression « Trois noms » pour désigner les trois Sephirots (puissances) par lesquelles le monde fut créé.
Les Juifs récitent le « Chema Israël » (« Écoute Israël »), chaque jour ; ils l'écrivent sur les poteaux des portes (Mezouza), et ils se l'attachent au bras et à la tête (Tefillins). Cette affirmation est ce que l'enfant apprend à dire en premier et elle constitue aussi les derniers mots que le Juif doit prononcer avant de mourir : c’est la profession de foi d’Israël. Littéralement :
« Écoute Israël, YHWH, Elohim à nous, YHWH : UN (ehad) »
(Deutéronome 6,4)
Or cette triple répétition du nom du Seigneur est contraire aux règles habituelles de la grammaire et au génie de la langue hébraïque : il s’agit d’un élément volontaire qui indique que sont UN (ehad), c’est-à-dire indissociablement unies, les 3 « lumières », « numérations », « entités » ou « voies » de Dieu (cf. LRC 1 page 13 et LRC 2 pages 89 à 92)
D’autres citations bibliques montrent effectivement cette signification du mot UN (ehad) qui ne
veut pas dire « unique » ou « solitaire » (ce serait le terme « yahid » que Maïmonide a finalement retenu de son
côté). « Ehad » signifie ici au contraire l’union indissociable de réalités distinctes.
Par exemple :
Ces annonces du mystère de la Trinité se sont confirmées et développées : par sa venue, celui qui est sans cesse « tourné vers le Père » (Jn 1,18) et qui nous a « envoyé l’Esprit Saint » (Jn 14,26) a définitivement et pleinement révélé aux hommes le mystère de Dieu, selon l’attente des prophètes.